Recommandations d’attitude

Voici plusieurs approches et attitudes générales pour traiter les situations d’aliénation parentale, en mettant l’accent sur une prise en charge thérapeutique et judiciaire appropriée, ainsi qu’un soutien psychologique et social pour les enfants et les parents concernés.

Recommandations générales pour les enfants et les parents aliénés :

Avant tout garder le contact

  • L’enfant aliéné doit savoir que le parent aliénant l’aime et veut garder le contact malgré tout ce qu’il pourra dire. Cela facilitera le rétablissement des contacts ultérieurs.
  • Garder l’idée en tête que ce n’est pas la volonté de l’enfant d’avoir été plongé dans ce conflit de loyauté. il a été contraint de choisir entre ses deux parents tant la tension était forte pour lui.
  • Ne pas reprocher à l’enfant son comportement, marquer de l’empathie.

Prise en charge thérapeutique impliquant l’enfant et ses deux parents :

  • Objectif : Travailler sur les relations familiales pour restaurer les liens.
  • Approche : Utilisation de thérapies familiales et individuelles pour traiter les problèmes émotionnels et relationnels.

Intervention judiciaire :

  • Objectif : Protéger les droits et le bien-être de l’enfant.
  • Approche : En cas de violence ou de manipulation, des décisions judiciaires peuvent confier l’enfant à un parent non aliénant avec un soutien continu de services sociaux. Et non l’inverse !

Soutien psychologique et social :

  • Objectif : Assurer une transition stable pour l’enfant.
  • Approche : Offrir un soutien psychologique pour aider l’enfant à gérer les conflits de loyauté et les émotions négatives.

Centres de visites surveillées (« Espace-Rencontre ») :

  • Objectif : Faciliter des rencontres sécurisées entre l’enfant et le parent aliéné afin de garder le contact même si cela n’est pas une remédiation efficace.
  • Approche : Utilisation de lieux neutres pour les rencontres supervisées afin de réduire les tensions et les influences négatives.

Éloignement temporaire de l’enfant du parent aliénant en cas de nécessité :

  • Objectif : Protéger l’enfant des influences aliénantes.
  • Approche : Envisager un placement temporaire de l’enfant dans un milieu tiers si aucune autre prise en charge adéquate n’est disponible.

Marie-France Hirigoyen1 : « La médiation qui est recommandée pour régler les conflits ordinaires de séparation, est complètement contre-indiquée lorsqu’il y a violence conjugale ou dans les conflits sévères de séparation. ».

Selon Alexis Chalom, “Même si l’on se place dans des conditions optimales de prise en charge des familles, avec des intervenants bien formés, le problème de fond reste tout simplement que les espaces-rencontres n’obtiennent jamais de résultats probants pour les situations d’aliénation parentale sévère.  Les équipes d’espace-rencontre peuvent se montrer maltraitantes avec le parent aliéné en ne reconnaissant pas ce qui se passe, à l’extrême, ce dernier pourra se retrouver en position d’ ”accusé”; tout ce qui est entendu de sa part est effectivement interprété comme preuve de ses difficultés relationnelles avec ses enfants.  C’est également une forme de maltraitance indirecte à l’égard des enfants aliénés, par le manque de reconnaissance de la véritable situation dans laquelle ils se trouvent, même s’ils donnent toutes les apparences pour convaincre de la “haine” qu’ils éprouvent à l’encontre du parent aliéné”. 

“Avec les espaces-rencontre, on n’obtient jamais de résultats probants pour des situations d’Aliénation Parentale de niveau sévère car cette problématique ne peut se résoudre même en déployant de très gros efforts d’explications et de médiation malgré des intervenants bien formés. » 

Alexis Chalom de continuer : « De plus cet accueil en espace rencontre fait perdre un temps précieux en ne permettant pas de s’attaquer aux causes réelles de la situation en proposant des solutions adaptées. Il semble donc au final assez clair que les espaces-rencontre ne peuvent constituer une indication valable pour la situation d’Aliénation Parentale, ou plutôt, qu’ils ne peuvent constituer une indication valable que dans les cas où l’inversion de garde a déjà été prononcée par la justice.  C’est-à-dire les cas où c’est le parent qui, ayant été « aliénant», et s’étant vu par suite retirer la garde de ses enfants, va venir les rencontrer en espace rencontre. »2

Lors de la prise de mesures de lutte contre le phénomène d’aliénation parentale, il y a donc lieu d’être extrêmement prudent dans le choix de celles-ci qui, mal prises, pourraient se révéler totalement contre-productives.

Selon le Pr Andreoli « seule l’intimidation pénale peut faire plier ces personnalités (…).  Tant que la folie n’aura pas été sanctionnée, médiation et médication ne seront d’aucun secours.  Ce qui implique évidemment une prise de conscience de la société.  On en est encore loin ».3

En conclusion

Face à une suspicion d’aliénation parentale, il faut donc réagir vite, idéalement endéans les trois mois ( voir le Danemark et le Brésil ) . La rapidité de réaction s’avère donc primordiale ! Il est possible de stopper le processus à condition que les professionnels impliqués (juges, travailleurs sociaux, psychothérapeutes) collaborent et interviennent avant que l’enfant n’ait définitivement rompu les liens avec un de ses parents. Cette action doit être assortie de menaces de sanction sans quoi le parent aliénant risque de poursuivre son action négative au détriment de la reconstruction.

Le problème actuel est que les lois ne reconnaissent pas l’aliénation parentale et donc laissent libre cours aux parents aliénants de maltraiter psychologiquement leurs enfants et le parent aliéné avec toutes les conséquences que cela représente. Le juge ne peut intervenir que dans le cadre de la loi. La loi n’autorise au Familial que la sanction au travers d’astreintes en cas de récidive. Quand c’est trop tard ! Au pénal, la procédure est tellement longue qu’il faut une dizaine d’années avant qu’une sanction tombe. Trop tard aussi !

Il est donc grand temps que ce fléau soit reconnu par la loi, traité de manière préventive en amont et rapidement sanctionné au cas où ce serait inefficace afin d’éviter d’autres victimes. Nos revendications, si elle sont appliquées, devraient éradiquer rapidement le phénomène, ont fait leurs preuves dans d’autres pays et dégorger rapidement les Tribunaux de la Famille !

  1.  Marie-France Hirigoyen, « Séparations avec enfants », Éditions La Découverte, Paris, 2024, p.11 ↩︎
  2. Dr Roland Broca et Olga Odinetz : « Séparations conflictuelle et aliénation parentale – Enfants en danger » 3ème édition revue et augmentée, Édition Chronique Sociale, 2022, p.180 ↩︎
  3. Dr Roland Broca et Olga Odinetz : « Séparations conflictuelle et aliénation parentale – Enfants en danger » 3ème édition revue et augmentée, Édition Chronique Sociale, 2022,
    ↩︎